Par Zoé David
5 mai 2018
Photos : Nine David
Premiers jours au Vietnam
Je suis partie de France le 21 Avril avec deux casques, un appareil photo, une caméra, un carnet et des rêves plein la tête. J’angoissais l’idée de remettre les pieds sur le sol Vietnamien, territoire qui avait occupé mes pensées pendant ces deux dernières années. J’y ai vécu huit mois et ce pays a changé ma vie. Les personnes que je fréquentais jadis n’avaient pas bougé j’ai donc pu reprendre pendant quelques jours ma place dans mon ancienne maison comme si le temps n’avait pas passé accompagnée de ma petite soeur Nine, photographe.
Chaos, chaos BANG !
Le premier jour : reprendre mes marques
le second jour : remonter à cheval dans la circulation.
Une forme d’insouciance, d’exaltation et d’inconscience à rouler à moto au milieu du chaos… « On a l’impression de se retrouver dans une dimension parallèle où les règles n’existent pas mais où tout fonctionne. J’aurais du mal à décrire tout ce que l’on peut voir sur ces routes »…Quatre jeunes sur un scooter transportant des fenêtres à bout de bras ainsi que du matériel de bâtiment, un scooter chargé d’une tonne de fleurs qui prend l’envergure d’une camionnette, dix cochons dans une cage à roulette attelée elle même à un deux roues.
Vous comprendrez donc que rouler dans ce genre de conditions vous laisse des traces.
Direction Hanoï (la ville entre les fleuves en Vietnamien) sur les rives du fleuve Rouge, piquer une tête bien méritée sur un rooftop dans le centre d’affaires avant de replonger dans la circulation de cette ville de 7 millions d’habitants. Autour du Lac de Hoan Khiem j’ai rdv avec mon ami Hoang, je l’ai rencontré il y’a deux ans à Hanoi alors qu’il était à cheval sur un drôle de boxer chinois complètement rouillé. Il est le premier Vietnamien à réaliser un film sur la moto, 5 ans qu’il s’y attèle. Il y a deux ans, il m’avait interviewé alors que je faisais mon road trip ici. J’étais contente de pouvoir partager à nouveau avec lui, il sera mon césame pour rencontrer la crème des artisans de la moto. Des mecs qui soudent, qui usinent, fabriquent des réservoirs…
Une rencontre dingue !
Grâce à Hoang je rencontre Binh, l’une des rencontres les plus folles de toute ma vie dès le troisième jour.. Bing !. J’arrive donc au rendez-vous le lendemain avec ma moto devant une porte en bois abimée par les ans perdus au fin fond d’une petite rue de Hanoi à l’écart du centre ville. Un sidecar Ural bleu dans la cour, il n’y a plus aucun doute c’est bien ici. Nous arrivons ma soeur et moi sans être attendues devant trois hommes en train de prendre le thé en fumant des clopes. Nous sommes sur le point de rencontrer Binh, son frère et Cong le collectionneur.
Kezako ?
Ils ne parlent pas un mot d’anglais mais savent pourquoi je suis là, ils me montrent alors les rangées de motos interminables de leur collection, elles prennent la poussière au fond de leur entrepôt mais Binh sait qu’elles sont là c’est le principal pour lui. Il y a des pièces de moto un peu partout, un cadre en fabrication, un tour plein de copeaux, un poste à souder… Un atelier comme il n’en existe que très peu au Vietnam parce qu’en général les gens ne vont pas aussi loin que Binh en ce qui concerne les modifications ou restaurations de motos.
« Ce mec est un vrai génie, il sort de l’école polytechnique et ce qu’il voulait en réalité c’était rester dans son environnement pour bosser sur ses motos. Il soude comme j’ai vu très peu de gens le faire, ses soudures sont magnifiques et lui le fait à même le sol sans protections, sans casque, il se contente de cacher ses yeux au moment de souder ou si nécessaire se forcer à regarder la fusion en sachant que ça lui brulerait surement la rétine. »
Il usine également des pièces pour Ural qui ne sont plus refabriquées et s’est fait son petit business avec ça. On a eu un super contact, un mec vraiment bien et passionné par son travail. J’aurais aimé pouvoir parler en Vietnamien avec lui à plusieurs reprises pour mieux le comprendre…Mais ça sera pour une prochaine fois …
King Cong VS ConXArt le collectif d’artistes de la moto ?
On a enfourché la moto pour rejoindre Hoang à la rencontre de Cong et Mario qui sont à l’origine du collectif « ConXArt ». Mario est français et Le Cong est Vietnamien et dans leur collectif de 11 artistes, on travaille et vit en communauté. Pour certains c’est la mécanique, d’autres la mise en forme du métal pour créer des réservoirs par exemple ou des carénages, d’autres sont artistes peintres ou tatoueurs… Une même famille, un même état d’esprit c’est ça ConXArt !
Leurs motos sont vraiment sympa, Hoang en profite pour ajouter un énième chapitre à son film et met en images ma rencontre avec ce collectif. Ici une mink qui a été modifiée par Le Cong dans un esprit enduro vintage comme la plupart des motos d’ailleurs… Il fait chaud, il fait soif… On passera le reste de la journée ensemble à boire des bières vietnamiennes à admirer des motos à parler mécanique et à raconter nos aventures…
Fin du premier épisode. Zoé
Zoé porte la collection femme Gentlemen’s Factory, merci Zoé
Que visiter à Hanoï :
Le pont du soleil levant sur le lac Hoan Kiem.
La rue Phan Dinh Phung, ex boulevard Carnot.
Que manger après avoir rouler :
Hanoï, comme le reste du Viêt Nam, est connue pour sa gastronomie . Les principales spécialités de la ville sont, entre autres, les nems de Hanoï, la soupe ph? où dominent la Ph? Bò au bœuf et la Ph? Gà au poulet, les beignets de crevettes et beignets de calamar, le Bánh cu?n.