Pour animer ce blog et les réseaux sociaux on peut faire des images au coin de la rue mais je crois que ça ne fait rêver personne. Et puis on fait ce job pour rouler, vivre des aventures, partager des moments simples entre potes ou des souvenirs mémorables que l’on souhaite contagieux et inspirants ! Tout le monde ne bosse pas chez Gentlemen’s Factory 😉 alors suivez-nous sur les routes.
On voulait vous filer un bon plan photos, un circuit voitures et motos trop longtemps abandonné voir décrié, le Circuit de Gueux à Reims. Si je vous dis que ce circuit est devenu une route nationale que chaque jour des camions, des VRP et des mères de familles traversent avec indifférence on me prendra pour un fou, mais c’est la stricte vérité ! Ici vibrait jadis le coeur de champions et as du volant sur Bugatti dès juillet 1926…
Il faut effectivement remonter le temps jusqu’en Juillet 1926 où les premiers bolides sur 2 et 4 roues prirent le départ de ce circuit au tracé rapide et d’une longueur de 7826 m. Dire que ce circuit accueillait en 1950 la première course de formule 1 contant pour le championnat du monde, imaginez les casques au bol, les lunettes de soleil, les combinaisons blanches ou bleues, les gants mitaines et les pilotes la clope au bec !!!
Jusqu’en 1952, le circuit traversait le village, impossible aujourd’hui à part sur l’île de Man, il fut donc transformé pour éviter les arrêts aux stands, au bistro du village ou à la prise de commande à la seule boucherie charcuterie du village de Gueux !
Bref le nouveau tracé évitait maintenant les villages contigus et dessinait un tracé de 8301 m avec 5 virages et trois lignes droites, Ferrari, Maserati, Alfa Roméo, Lotus, Kawasaki, Norton, Honda, Gordini lâchèrent de la gomme, de la sueur, du sang et des larmes jusqu’en 1972. Ce circuit a connu l’âge d’or, les vrais pilotes, les fous du volant sans filets, sans électronique avec des équipements sommaires, une époque dont l’esthétisme et les valeurs nous animent et nous inspirent. J’aurai tant aimé voir Fangio dans son Alfa Roméo ou sa Mercedes, Mike Hawthorn, Peter Collins ou Tony Brooks sur Ferrari, Jack Brabbam, Gian-Carlo baghetti. Voir débouler genoux à terre Tchernine sur Yamaha, ou Rougerie ou encore Bourgeois, Guili ou Roca menton au vent et nez collé au réservoir.
Il ne reste qu’un fantomatique mirage du circuit immergeant de la brume hivernale dans le sud-ouest de Reims. Des Tribunes qui n’accueillent plus que les oiseaux, des stands désespérément vides que quelques crétins viennent souiller de leurs pisses chaudes se foutant bien des enjeux qui se vivaient ici. Des portions de circuit sans issues accueillant quelques tracteurs et nos motos pour de trop rares shootings.
Il y a bien des fous, des fous du volant, des amoureux du ciment aux publicités peintes à la main évanouissantes. Il existe des hommes pour qui les victoires d’antan résonnent encore dans leur mémoire, pour qui les fantômes du passé habitent encore de leur âme les 8301m d’asphalte. Ces hommes qui refusent ce monde raisonnable et aseptisé se battent pour faire revivre ce morceau de patrimoine de la compétition autos/motos. Ici des passions et des rêves sont nés dans les yeux d’enfants désormais adultes et qui donnent de leurs temps pour que nous puissions en profiter.
Remercions les Gentlemen drivers et conservateurs « l’Association les amis du circuit de Gueux » qui oeuvrent pour que subsiste la légende … Du Circuit de Gueux.
Nous y avons posé nos appareils et nos motos et nous vous invitons à y passer pour y ressentir l’âme toujours présente des courses d’une autre époque.
Texte et photos : Laurent Scavone
Superbe , bravo pour ce reportage , bel hommage !
Merci c’est sympa et à bientôt sur les routes, laurent
Thanks !!
Bonjour,
Merci pour votre site. Quand j’étais ado, il me semble qu’il y avait des courses de mobilettes ou solex qui duraient 12 ou 24h. Vous vous en souvenez ?
Je n’en savais rien, c’est dingue, je ne suis pas de Reims je ne connais pas bien l’histoire tumultueuse de ce circuit qui mériterait plus d’intérêt ! laurent