Octobre 2016 – Los Angeles – Californie
C’est classe de dire « je pars 18 jours en Californie faire de la moto sur la plage » !
C’est bien le cas pourtant, grâce à Manu Casteux, qui nous a trouvé ce plan dingue et grâce à la volonté sans faille de Fred Fosse des Kustom Sufer qui a organisé ce voyage. Il nous fallait un parrain et c’est Frank Margerin, le dessinateur amoureux de belles mécaniques, qui sera comis d’office. Nous avions également besoin de quelques magazines de bon goût pour relater notre aventure et ce fut Kustom Magazine, représenté par Charlie Lecach et Moto heroes représenté par Philippe Caville, pour narrer cette course incroyable : « The Race of Gentlemen » (TROG) cession Pismo Beach – California.
The Race of Gentlemen c’est quoi ? C’est une course réservée aux motos et hot Rods d’avant 1947, qui se court sur une plage. Pour planter le décor, interdiction de foutre un pied sur la plage si t’es pas habillé d’époque ! Heureusement pour Gentlemen’s Factory, nous avons dans notre collection de fameuses tenues de motos vintages et notamment nos pulls vintages racer 1940 qui sont de véritables rééditions des pulls moto de cette époque;) )
Sponsor de la course et du pilote (Fred Fosse), nous étions dans notre élément. Les motos du TROG ! Des marques américaines only, mais pas seulement… Indian, Harley Davidson, Exelsior, Thor, pourvu que ce soit un twin. Pour les Hot Rods, même punition pour ces engins d’avant 1947 sur moteurs 4 cylindres Flathead and Overhead ou encore V8 Ford pouvant atteindre 160 km/h. Pour les puristes on parlera de Gow jobs, de Soup up, de Top chop…
Bref, un régal pour les yeux et les oreilles… Franchement, être plongé 80 ans en arrière c’est fabuleux ! Comme c’est fabuleux de courir avec Go Takamine, Shynia Kimura, steve Caballero (légendaire skater)… Vous l’aurez compris ; le gratin de la motocyclette vintage, quelques stars de la téloche US, genre Discovery Chanel, Kustom kulture à poils et à tatoos qui transforment des caisses et des meules et qui nous font baver dans notre sofa.
Que des looks d’époque et pas de sécurité… Juste un vieux cordon entre nous les participants exilés et le public voulant toucher des yeux et des doigts les légendes gavées de carburants. Les Runs par deux s’enchainent, des gerbes de sable propulsé par de gros pneus assombrissent un ciel anormalement gris. Les machines dérapent et quittent leurs trajectoires, les pilotes secouent leurs commandes suicides et maintiennent tant bien que mal leur guidon à une main. L’océan est proche, trop à mon goût… le sable est meuble. Les « rockabbilly » posent sur sable, les bières désaltèrent et les hot dog remplissent…. Il pleut sur ce monde vintage mais c’est juste beau et bon d’être là… Mes fringues Gentlemen’s Factory sont bonnes à jeter, mon cul est trempé, j’ai les bonbons qui collent aux papiers 🙂 …. On finit pas trop mal sur notre Indian scout de 1940, Fred s’est bien démerdé, la moto n’est pas cassée, c’est un exploit !
J’ai froid, j’ai envie de me jeter sous la douche du Motel 6 et d’attendre un lendemain qui chante au soleil. Au réveil c’est pire… La mer est trop haute et les pistes sont mortes, dévorées par des vagues géantes… Merde ! Avec Frank Margerin, Charlie Lecach, Philippe Canville et Les Kustom surfers (Marc, Tom, Lolo, JM), on traine, on s’enfile des bières, on nettoie les meules, on fait un feu de camp sur la plage et on fait des incantations pour que le soleil revienne alors que les hot Rods fuient la ville pour toujours. Mes chaussures Chippewa sont enfin sèches, ma combinaison pliée en 4 dans mon sac, on a retrouvé la Californie, le soleil, les surfers, les motos vintages, les customs, les barbus en tee-shirt. La nature, la plage ne voulait pas de nous visiblement, aveugles nous sommes face à l’adrénaline !
On retourne à Los Angeles en van V8, on va visiter des préparateurs de motos, on passe chez Moon eyes faire des photos, on passe bouffer chez Deus Ex Machina à Venice… 18 jours, c’est court pour comprendre ce qui se passe ici mais rouler en moto en tee-shirt jours et nuits, bruler du pneu sur Sunset boulevard en V8 c’est cool, mais il faut rentrer. The Race of Gentlemen, c’est terminé, on rend les clés aux ricains, ce qui appartient aux rêves doit rester de ce côté de l’Atlantique.
Photos + Article : Laurent Scavone