La triumph Thruxton 1200 R sportive ou pas ?

Comme tout le monde, on adore les motos anciennes ou néo-vintage et pour en avoir quelques unes dans notre garage ici à La Gentlemen’s Factory on aimerait en avoir toujours plus et surtout plus pêchues ! Il faut l’avouer nos motos sont des pétrolettes, elles ont beau être jolies ou sexy, elles manquent de watt. Pour aimer les motos vintage, il ne faut pas être un accroc à la vitesse, c’est une vue de l’esprit et en ce qui me concerne j’aime quand on me fout un coup de pied au cul. Mon père me l’a toujours dit un bon coup de pied au cul ça fait avancer…

Alors laquelle choisir pour pimenter le trajet entre la maison et le bistro ?

Ducati Scrambler, Yamaha SRC 950, Bmw Nine-T, Honda, Honda 1100 CB, Moto-Guzzi V9…

N’ayant pas testé encore suffisamment l’ensemble de ces motos je vais vous parler de celle que nous venons de tester avec un véritable enthousiasme.

Pour cela, j’suis allé voir nos camarades de Triumph Lille pour leur emprunter une préparation sur Thruxton 1200 R. Ce n’est pas n’importe qu’elle préparation, c’est celle du bosse de la concession Guillaume, alors attention, pas de connerie.

Après avoir lâché une caution de 3000 euros qui ruinera ma CB pour le week-end, je peux avoir les clés. (Il est vrai que nous sommes connus pour casser des motos ou les mettre par terre car sur les photos c’est plus cool ! ). D’ailleurs Junior qui nous a mis à disposition la moto m’a prévenu « pas de burn » les pneus sont neufs !

En sortant de chez Triumph ce soir là, l’histoire commence mal car j’ai pris le premier casque qui trainait sur l’étagère du bureau sans faire attention à la visière occultant noir de mon NEXX Devon, il n’est donc pas question de jouer au clown dans la circulation du périf en n’y voyant à peine. En sortant du village moto, je vois mon reflet dans la vitrine d’un équipementier qui vend des chinoiseries en plastiques et je trouve que cette moto à une allure folle, la prépa est discrète et chic, je ne suis plus le même homme…. ça ne vous fait jamais cet effet là vous ?

Je commence à accélérer histoire de voir (on fait tous ça) et là j’ai le smille, ma respiration et ma voix résonne dans mon intégral. On sent franchement la différence entre l’ancienne génération et ça vous ramène à des sensations que l’on oublie car on s’habitue très vite à la vitesse surtout sur des motos qui ne dépassent pas les 60 CV. Le twin vertical au refroidissement liquide intégral (culasse et cylindres) réagit aux chatouilles de la poignée de gaz, la Triumph bondit comme un chat qu’on asperge d’eau (c’est pas bien !). C’est bien dessiné, homogène, les yeux se régalent en se promenant sur toute la ligne, authenticité respectée jusqu’au faux barbus qui cachent les injecteurs, on voit à peine le radiateur… Je sais que j’ai pas le droit mais je glisse sur la latérale en empruntant les grands boulevards au dessus de la vitesse réglementaire (ne me dites pas que vous n’avez jamais fait ça). J’suis pas en mode sport et je m’en aperçoit en fond de troisième la moto « rupt » et ça me rappelle que j’ai laissé une caution et je revois alors le visage du boss de Triumph les sourcils froncés. Je me calme pourtant la Thruxton est équipée d’un vilebrequin allégé, d’une boite à air spécifique comparativement à sa frangine la Bonnie. Idem pour son injection à doubles papillons dotée d’un profil spécifique, le twin délivre 97 ch à 6 750 tr.mn et 11,2 da.Nm de couple à 4 950 tr.mn sur sa configuration d’origine. Mais celle-ci dispose de plus de 100cv, le pot à la sonorité rauque doit-être pour quelque chose dans cette débauche de « patates ». Demain sur la route nous passerons en mode sport pour laisser la bête d’Hinkley s’exprimer.

Six heures du matin, il caille, il caille vraiment mais nous sommes déterminés, alors on prend la route vers Reims direction le circuit de Gueux. Samy a droit à la Thruxton, Louis un pote qui bosse chez DXR nous suit sur une Nine-T Racer, lui aussi vient tester des trucs (casques, gants, blousons). Moi, ben j’suis dans le camion avec une vieille Ducati et des vêtements pour notre shooting de la journée.

Dans le matin qui se lève, la campagne est recouverte d’un manteau de brume, seuls les feux arrières des deux motos virevoltent dans la couleur opale d’une journée sans soleil. Lors des arrêts aux stands pipis je recueille les impressions de Samy sur la moto, nous enfilons des cafés brulants, surtout eux je n’ai pas besoin de vous faire un dessin… Leurs bonbons collent aux papiers :).

Samy n’apprécie pas la position de conduite pour autant il reconnait le confort et la tenue de route impeccable de cette moto et ça on le doit aux doubles amortisseurs Öhlins entièrement réglables, à réservoir d’hydraulique séparé. Le train directeur arbore une fourche inversée Showa de 43 mm de type pistons ajustables, la moto est précise, elle dégage un sentiment de confiance.

Exit l’anti-patinage…. Bonjour le mode sport, voici la moto sans garde fou. Sur une portion de l’ancien circuit de Gueux j’en profite pour mettre plein gaz, putain ça envoie, j’avais oublié cette agréable sensation de puissance, l’adrénaline qui vous donne cette acquitté à apprivoiser la vitesse. Bon la vérité c’est que je ne suis pas un pilote et je n’ai pas non plus l’intention de perdre mes 3000 boules en essayant de mettre mon genou à terre sur une meule que je ne connais pas suffisamment mais je pense que cette moto peut permettre à des pilotes inexpérimentés une certaine forme d’audace. Elle est précise, agile grâce à son cadre, son empattement et son pneu arrière de 160. Pour le reste de l’essai, je me fie aux sensations que nous avons ressenti en testant cette machine car en roulant au quotidien sur des pétoires anciennes ou customs toutes les machines modernes semblent confortables, précises et puissantes. Mais franchement, elle est belle et elle envoie, nous sommes tous trois unanimes.

Samy en a profité et j’aime les photos que nous avons tiré de cette journée pourtant sans une once de soleil mais qu’importe le dress code de cette journée est le black. Le noir mat de la Thruxton, le carbon du casque Ruby et bien évidemment le smalto du cuir Loubard. L’ensemble est parfait et je me régale autant que Samy et Louis qui jouent des gaz pendant que je suis allongé sur le planché du van le Nikon rivé à l’oeil droit.

Je ne peux vous parler de la Nine-T car je n’ai pas eu l’occasion de rouler avec mais ces deux motos semblent proches au niveau du comportement. En ce qui me concerne et je crois ne pas être le seul on finit toujours dans un bal par se chopper la plus jolie fille et la plus jolie pour aller danser c’est la Triumph.

Bon j’ai récupéré ma caution et je peux l’avouer maintenant …. Nous n’avons pas tout le temps tenu notre promesse auprès de Triumph Lille mais qui à part nous et le radar sur la D944 « La Neuvilette » le sait !

Article + Photos : Laurent Scavone

Informations utiles :

Voir cette préparation et bien d’autres chez Triumph Lille : http://www.triumphlille.fr

Faire un essai d’une Triumph quelque soit l’endroit où vous habitez : http://france.triumphmotorcycles.co.uk/bikes/test-ride

Le look de Samy :

Chaussures Black Odessa

Blouson en cuir Loubard Gentlemen’s Factory